❝ Parlons herbes ❞ Allongé dans l'antre des guerriers, je tente de trouver un peu le repos. J'ai veillé assez tard, la nuit, ayant attendu que le soleil éclaire légèrement l'horizon pour retourner dans le camp. J'ai traîné ma carcasse lourde de sommeil jusqu'à ma couche avant de m'y effondrer, à la fois satisfait d'être rentré mais agacé de l'être bredouille. Quelle idée stupide j'ai eu de partir chasser pendant la nuit noire, comme si j'aurais pu attraper la moindre bestiole alors que je n'arrive pas à voir à deux mètres et que je ne me suis spécialisé quasiment que pour la chasse diurne. Incapable d'utiliser ma vue, j'ai dû improvisé, tenté d'écouter davantage et de sentir, mais la forêt est différente à ces heures. J'ai bien dû me manger trois arbres et trébuché sur quatre branches. J'ai eu la possibilité de trouver quelque proies potentielle et réussit à me rapprocher suffisamment pour pouvoir m'élancer et les abattre... Mais à chaque fois, ma trajectoire était mauvaise et je n'ai réussi à croquer de la terre... C'est pourquoi j'ai fini par abandonner et rentré, les ailes basses, furibond par mon manque d'adresse. Il me faudra m'améliorer. Mais d'abord... Me reposer.
J'ai réussi à dormir quelque peu, mais pas assez, le bruit du camp qui s'éveille, s'active, m'en réveillant. Je lève lentement mon crâne du sol, baille à m'en décrocher la mâchoire et grince des dents. Comment faire pour réussir à rejoindre mes rêves ? Aucune chance. Je vais devoir demander à l'alchimiste si elle ne connaîtrait pas quelque chose pour me booster un peu et me tenir suffisamment bien pour ne pas tourner de l'oeil dès l'après-midi. Cette idée me plait plutôt bien. Elle côtoie souvent le chef et peut-être que d'être dans son entourage me permettra de grimper un peu les échelons sociales.
Je soulève mon grand corps et me traîne dehors, plissant les yeux à la lumière, grimaçant légèrement comme si j'avais trop abusé de certaines baies trop mûres. Je secoue la tête avant de me reprendre en patte et de me redresser, me tendant davantage comme un dragon en confiance qu'un reptile sur le point de défaillir. Je me faufile entre mes congénères en trottant, fixé sur mon objectif ; l'antre de l'alchimiste. Sauf que je percute quelqu'un. Je recule d'un pas, légèrement surprit, un peu indigné qu'on me fonce dessus - alors que je suis sans doute en tord pour ne pas avoir regarder où je mettais les pattes ou au moins ralentir le pas - et claque de la langue en observant l'idiot que j'ai bousculé.
Sauf que ce n'est pas il, mais elle.
Et qu'elle est la personne que je cherchais.
Je cligne des yeux, m'adoucis, autant que possible du moins, et tente d'aplanir un peu la situation, sachant que c'est loin d'être agréable d'être percuté dès le matin. Même si c'est elle qui est fautive, il vaut mieux que je m'excuse. Ce sera plus facile pour la suite.
« Oh, Alchimiste ! Je vous cherchais justement ! Je m'excuse, je ne regardais absolument pas où j'allais. Vous allez bien ? »
Comme si je pouvais l'aider si jamais ce n'était pas le cas...
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Dim 10 Mar - 20:14
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